Herbert Brill : Remise de la Légion d'Honneur - Grassac le 16 juillet 2005

Rédigé par Alan dans la rubrique Les AlliésSection Spéciale de Sabotage

8ème Air Force
92ème Groupe de Bombardement de l'USAF (USAAF)
Mission n° 171


Cette mission du 31 décembre 1943 qui regroupait 447 avions ne fut pas comme on l'espérait « la tournée du laitier » car les conditions météo étaient très dégradées et 10 appareils furent perdus. Une centaine d'aviateurs ne rentrèrent pas ce jour-là, nombreux furent tués, d'autres prisonniers et quelques-uns réussirent à regagner l'Angleterre grâce à l'aide de la résistance. 
L'une des Forteresses volantes B-17 du 92ème a fait un atterrissage forcé près de Jauriac dans la commune d'Expiremont en Charente-Maritime. Les dix membres d'équipage sont tous restés à bord durant la manoeuvre d'atterrissage,  sains et saufs. Les aviateurs se sont ensuite dispersés dans la campagne, deux par deux, trouvant des patriotes français pour les secourir. Six membres d'équipage ont réussi leur evasion mais les quatre autres étant faits prisonniers.
Herbert Brill et William Weber ont fait leur evasion à travers la campagne charentaise vers le sud d'Angoulême ou ils ont trouvé le maquis cantonné aux bois abords de Grassac, petite ville charentaise.
Voici un extrait du chapitre Arrivée de deux Américains : 2 janvier 1944 du journal de la Section Spéciale de Sabotage de Marc Leproux imprimé en 1947.
Mmes Fléchier et Kagan, institutrices à Grassac, nous font savoir que deux Américains de passage à Grassac sont actuellement hébergés chez Mr Mappas. Rendez-vous est pris pour l'après-midi, par Jean-Louis (René Chabasse) de passage au refuge. Nous trouvons, à l'heure fixée,  nos deux Yankees l'air plutôt effrayé en nous voyant. Ils sont très jeunes (environ 20 ans) mais très sympathiques. Ils portent des vêtements civiles prêtes par M. Mappas. A travers le bois, nous rejoignons le « Ranch » où Mitchell (Michael McPartland, un anglais également hébergé par le maquis) nous attend. Rassemblant tous nos souvenirs d'écoliers,  nous les interrogeons.  Il s' agit du Lieutenant navigateur Herbert Brill, originaire de New-York et du Sergent Bill Weber, mécanicien à Louisville ; tous les deux faisaient partie de l'équipage d'une forteresse volante ayant fait un atterrissage forcé dans le sud de la Charente-Maritime au retour d'un bombardement sur Bordeaux. Le « Ranch » s' anime et on ne s' y ennuie plus ; il est internationalisé.
Herbert Brill et William Weber sont restés quelques semaines avec le maquis charentais et ils ont fait partie avec plusieurs parachutages et des transports d'armes. Plus tard Les américains ont été hébergé par les familles Duruisseau, Villard, Reytier, Lasret. Alors que William Weber décide de rester à la ferme de la famille Lasret, en juin Herbert Brill part avec les hommes de la Section Spéciale de Sabotage de Jacques Nancy a établi son nouveau camp près de Chadeau, un village au nord de Nontron en Dordogne.
Herbert Brill a participé avec des sabotages et des combats, notamment le 24 juillet 1944 à Javerlhac avec la brigade Rac. Cinq semaines plus tard, le 31 août, Herbert Brill et ses camarades participent à la libération d'Angoulême.
Le 4 septembre, sur un terrain d'aviation improvisé aux environs de Limoges, Herbert Brill, William Weber et une quarantaine d'autres américains récupérés dans les prisons d'Angoulême et dans plusieurs maquis montent à bord de deux dakotas pour être ramenés en Angleterre.

A l'heure de la retraite, Herbert Brill n'a qu'une seul idée - revenir en France. Avec son épouse Millicent, il acheté une maison à Nontron profitant du séjour pour rencontrer ses amis de la Résistance, participer aux cérémonies commémoratives des combats de Javerlhac et d'Angoulême.

Tous nos remerciements à l'auteur Bernard Ballanger pour avoir eu la gentillesse de partager ces photos prises à la cérémonie le 16 juillet 2005 au monument de la Section Spéciale de Sabotage du Chêne vert commune de Grassac en Charente.


Le 16 juillet 2005 aux côtés de son épouse, à Grassac (Charente), 
sur les lieux même où il se trouvait au maquis, c'est l'ultime consécration tant méritée.  
Le général Michel Kreher lui remet les insignes de chevalier dans l'Ordre de la Légion d'Honneur.


Herbert Brill et Edmond Duruisseau




Herbert Brill et sa famille






Herbert Brill avec des anciens de la Section Spéciale de Sabotage de Jacques Nancy   (photo - famille Brill)

Devant le monument de la S.S.S.     (photo - famille Brill)

Sources :
Les deux Charentes sous les bombes : 1940-1945 par Christian Genet, Jacques Leroux, Bernard Ballanger (2008)
Nous les Terroristes par Marc Leproux (1947)
Le panneau informatif rotatif au lieu du crash (lien) (lien)


A lire également :

Herbert Brill - An American in the Charente and Dordogne Résistance (lien)

Photos du monument de la Section Spéciale de Sabotage du Chêne vert (lien)